Communiqué du 05 octobre 2012
Communiqué de Presse
Jan Satyagraha Marche pour la Justice (Inde)
(5 octobre 2012)
Jan Satyagraha soutenue par le Ministre en Chef du Madhya Pradesh
Le 5 octobre, à la fin du troisième jour de marche, la Jan Satyagraha a atteint Morena, où le Ministre en Chef du Madhya Pradesh a déclaré par téléphone son soutien à la marche. Toute la journée de nombreuses expériences ont été relatées, parmi lesquelles celles de femmes participant à la marche.
Le 5 octobre, la Jan Satyagraha a couvert 18 km, passant par la ville de Morena. Peu après le début de la marche, à 8h30, les marcheurs ont été accueillis par le collecteur du district de Morena. Le Ministre en Chef du Madhya Pradesh, Shivraj Singh Chauhan, a interagi avec les marcheurs, s’addressant à eux à travers un téléphone relié à des hauts-parleurs installés tous les 400 mètres le long de la route. Le Ministre en Chef a déclaré qu’à chaque fois qu’il y a un conflit lié au déplacement d’autochtones (adivasis) pour la création de parcs nationaux, qui sont très nombreux dans le Madhya Pradesh, la préférence sera donné aux autochtones. Il a également avancé que les lois en faveur des autochtones comme le Forest Rights Act sont appliquées dans l’Etat.
Aujourd’hui, la Jan Satyagraha a été visitée par un groupe d’agriculteurs de France et du Darjeeling, mené par Alter Eco, une entreprise française de commerce équitable et de produits biologiques. Pour le groupe comme pour les personnes de la Jan Satyagraha, cette rencontre est une belle opportunité pour comprendre les problèmes des agriculteurs autour du monde. Ils ont en commun la difficulté d’accéder à la terre et de gagner décemment leur vie par leur dur labeur. Tout comme les nombreuses actions de soutiens organisées à travers le monde, cette visite d’agriculteurs est un grand témoignage de solidarité avec les marcheurs indiens.
Le jour précédent, la distance à parcourir était de 12 km, et la marche s’est terminée aux abords de la ville de Morena. Sur la route, un groupe d’enfants en uniformes de l’école toute proche s’est rassemblé pour donner à P.V. Rajagopal, le leader de la marche, des lettres individuelles qu’ils ont écrit en soutien aux marcheurs.
De nombreuses femmes participent à la marche. Ranjana Devi, 35 ans, est l’une d’entre elles. Elle vient du Bihar, l’un des Etats les plus pauvres de l’Inde. Elle a une fille de 17 ans, son mari est un ouvrier journalier, qui travaille à peine. Elle-même, ce qui est peu commun, a une licence. Elle gagne un peu d’argent en tant que tutrice et volontaire. Avec sa famille, elle vit dans une hutte en bambous d’une seule pièce sur le terrain de son beau-père. Elle rit en racontant comment elle a connu Ekta Parishad. « J’ai trouvé un prospectus dans la rue, il y a 10 ans, à Bombay. J’ai pensé à devenir volontaire, pouvant faire de la rédaction. Avoir un lopin de terre, poursuit-elle, me rendrait beaucoup moins vulnérable. Je pourrais avoir quelques légumes, au moins un potager. » Ce que son education lui a apporté de mieux, dit-elle, c’est sa decision de n’avoir qu’un enfant et ainsi d’être en mesure de lui permettre de faire des études. Une autre femme insiste pour raconter son histoire. Des larmes plein les yeux, Samali parle de la mort de son mari et de ses quatre enfants, dont trois sont encore très jeunes. Elle n’a nulle part où aller et est désespérée. Lorqu’elle a fait une demande pour le programme de travail journalier et pour une carte de rations, elle a reçu un rejet. D’après le recensement, lui a-t-on dit, elle n’existe pas et n’est donc pas éligible. Elle n’a jamais eu de papiers justifiant de son identité
Pour ces femmes, Jan Satyagraha représente leur seul espoir. Le droit au logement, sur un terrain leur appartenant, l’une des principales demandes de Jan Satyagraha, les rendraient beaucoup moins vulnérables aux aléas de la vie.
DATES et LIEUX :
Marche Jan Satyagraha, Octobre 2012, de Gwalior à Delhi, INDE.
6 octobre 2012 : Marche de Morena à Mania